Suite à l’article précédent sur les principes de la motivation, je vous propose aujourd’hui des conseils pratiques. Vous y trouverez des exemples illustratifs qui ne sont pas exhaustifs, car chaque enfant est unique.
Ces conseils sont particulièrement aidants pour l’adolescent dyslexique, dysorthographique, dyspraxique, dysphasique ou TDAH …Pour les plus jeunes, c’est un peu tôt, ou c’est à adapter.
Nous allons donc voir, tout d’abord, comment construire la base de la motivation, puis nous verrons comment la nourrir.
Comment construire la base de sa motivation ?
1. Choisir sa mission de vie
« Choisis un travail que tu aimes, et tu n’auras pas à travailler un seul jour de ta vie. » nous enseigne Confucius.
Il est bon que votre enfant ait une vision positive de ce qu’il veut faire dans l’avenir. Il peut commencer à réfléchir à sa mission de vie, puis la noter.
Elle n’est pas écrite en une seule fois dans le marbre. Vous pouvez proposer à votre enfant d’y revenir régulièrement pour la compléter, la préciser, la rectifier, selon les aléas du vécu.
2. Lister ses objectifs
Les objectifs sur le long terme découlent de la mission de vie.
Les objectifs sur le court terme, détaillant ceux du long terme, doivent être clairs, mesurables et atteignables.
- Clairs pour les garder facilement en tête.
- Mesurables pour pouvoir se rendre compte des progrès.
- Atteignables pour que ces progrès amènent à des résultats tangibles.
3. Etablir son plan d'actions
Vous pouvez aider votre enfant à définir un plan d’actions en se concentrant sur l’essentiel. Les plans d’actions efficaces sont les plus simples.
Il est important de faire le point régulièrement sur les réalisations de votre enfant. Cela permet non seulement d’entretenir sa motivation en regardant ce qui a été déjà accompli, mais aussi de préciser ou rectifier son chemin.
Voici un exemple d’un plan d’actions, découlant de la mission de vie, puis des objectifs.
Comment nourrir sa motivation ?
Evoquer ses idées, ses actions
Souvent, les élèves expliquent ne pas être motivés par les activités pédagogiques de l’enseignant car ils les trouvent dénuées d’intérêt. Comment faire pour son enfant ?
Il faut créer cette motivation artificiellement avec des évocations.
Avant de faire l’activité, si le jeune pense, en les évoquant, à telle idée, à telle action, qu’il les fait se dérouler en lui par des images, par des paroles, il se place dans la situation voulue pour susciter ses motivations.
Par exemple:
Avant de faire ma rédaction (pour me motiver), j’évoque, ou plus exactement, je visualise dans ma tête, ou je me dis à haute voix, ce que je vais faire :
– je vais écrire les principales idées qui me viennent à l’esprit;
– puis je vais classer ces idées,
– et je vais m’en servir pour faire un plan.
Je m’imagine être satisfait, libre, créatif … en faisant tout cela.
Je suis alors, davantage motivé pour m’y mettre réellement.
S'inspirer
La mission de vie a pu prendre sa source grâce à une identification à un proche (parent, grands-parents, oncle, tante, ami…) ou à un modèle (enseignant, professionnel, personne célèbre, artiste, artisan…), qui a réussi dans le domaine souhaité.
Votre enfant peut s’inspirer de cette personne en évoquant sa façon de faire et de penser : en l’observant, en expérimentant ses gestes et ses paroles, en les prolongeant, en les adaptant à lui-même.
Une citation, un film, un livre … inspirants peuvent être aussi une source de motivation.
Ses sources d’inspiration doivent être ressenties fréquemment.
Pour s’en imprégner visuellement, votre enfant peut créer un poster d’images, de citations … qu’il regarde quotidiennement.
Il peut aussi écouter des audios, regarder des films inspirants, participer à des stages, des échanges …
Je vous propose ces films qui suscitent l’espoir et le désir d’atteindre ses objectifs :
« Un homme d’exception, 2001 », « Le discours d’un roi, 2010 », « À la recherche du bonheur », « Jack », « Billy Elliot » et « Coach Carter ».
Agir et être patient
Les paroles et les pensées sont primordiales mais ne suffisent pas : il faut maintenant agir, mettre en application le plan d’action que le jeune s’est fixé.
Inutile de trop réfléchir ou d’espérer la perfection avant même de se lancer : il faut simplifier au maximum pour pouvoir agir.
Votre enfant doit être patient pour ne pas brûler les étapes, ne pas abandonner. En étant engagé et concentré sur sa voie, les résultats viendront peu à peu.
Cette succession d’efforts issus directement du plan d’action nourrira son sentiment d’efficacité.
Par exemple :
Je me dis : « je commence sérieusement ma tâche (ou mon activité) pendant 10 minutes ». (Souvent, il suffit de s’y mettre pour y trouver de la motivation, et ainsi persévérer.)
Voir une erreur comme un progrès
Les difficultés traversées ne doivent pas être vues comme un échec mais plutôt comme un moyen de progression et d’apprentissage, et un enrichissement.
Dépasser les difficultés et contourner les obstacles confirment la détermination de votre enfant à réaliser ses objectifs.
Le moindre progrès est un pas de plus vers ses objectifs. Et chaque petit pas en avant renforce sa motivation.
Par exemple :
Je profite de mon erreur pour revoir, comprendre et retenir la correction de mon exercice.
Je refais l’exercice pour bien assimiler la leçon et, être capable de faire un exercice similaire lors du contrôle.
Pour vous détendre, une vidéo sur l’échec qui amusera votre ado 😉 :
Rester centré sur soi-même
Votre enfant doit rester centré sur lui-même. En effet, il peut écouter les critiques constructives pour s’améliorer, mais le plus important reste son appréciation personnelle. Il ne sert à rien de se comparer aux autres.
Il faut s’approprier les bons conseils, les bonnes méthodes pour trouver sa propre voie, son propre rythme, et non vouloir faire ou être comme les autres.
Par exemple :
A partir des stratégies que je me suis approprié, j’ai trouvé ma méthode de travail. Dorénavant, c’est celle que j’applique car je sais qu’elle m’aide à atteindre mon objectif.
Consolider sa volonté
Consolider sa volonté nécessite d’exercer sa maîtrise de soi, sa ténacité, sa capacité de décision et son esprit d’initiative. Votre enfant peut commencer par ce qui est le plus aisé et s’en servir pour améliorer les qualités moins accessibles.
En persévérant, en s’engageant, en étant investi dans son travail, en utilisant de son propre gré des stratégies, il avancera.
Par exemple :
Maîtrise de soi : Je ne me laisse pas happer par certaines activités non prioritaires (écran, sorties…). Je regarde l’heure. Je me donne un temps limité, avec de courtes pauses. Je récompenserai mes efforts par une activité plaisante ou relaxante. Je m’aide régulièrement en m’encourageant.
Ténacité : Je n’abandonne pas devant la difficulté. Même, si je ne réussis pas à 100 %, je ressors grandi de ma persévérance. Pour un problème difficile, je cherche des données, je fais des hypothèses, je m’appuie sur les définitions et les propriétés démontrées, comme si j’étais dans la peau d’un chercheur.
Décision : Je choisis ma manière de réviser telle leçon (je la découpe en parties, je récite les définitions, je fais un résumé de tous les parties…). Je fixe moi-même mes priorités et je suis déterminé à m’y tenir.
Initiative : J’expérimente une nouvelle méthode de travail. J’écris tous les mots qui me viennent à l’esprit, je les relie avec 3 ou 4 couleurs différentes qui formeront les différentes parties de ma rédaction…
Être positif
La voix intérieure de votre enfant doit être positive pour construire un mental plus fort.
La plupart du temps nous n’exploitons qu’une infime partie de notre potentiel car nous avons peur du changement ou nous nous focalisons sur des hypothétiques difficultés. Aussi nous doutons et nous abandonnons rapidement.
Aussi, votre enfant doit entraîner son mental, pour ne pas succomber aux peurs, aux doutes qui sont des créations de l’esprit.
Tout d’abord, il est important qu’il se réserve des moments pour se relaxer, se détendre.
Vous pouvez l’aider à garder un discours positif.
Il peut même s’auto-motiver avec une phrase qu’il va se répéter 3 fois le matin au réveil.
Par exemple :
Aujourd’hui, je souhaite bien travailler en français (pour pouvoir écrire des scénarios de film plus tard).
Ou, le soir au coucher, il peut se remémorer les moments positifs de la journée.
Aujourd’hui :
- j’ai bien révisé mes leçons pour mon devoir;
- j’ai fait beaucoup d’efforts pour apprendre mon anglais;
- j’ai bien compris les maths;
- j’ai écouté avec attention mon prof.
Récapitulons les 7 conseils pour que votre enfant nourrisse sa motivation :
Un bel article 😉 Le même pour les plus petits bientôt ?
Merci !
Pour les plus petits, l’approche de Maria Montessori est très inspirante.